lundi 28 juillet 2008

Un Excursus présente


« Et maintenant la quatrième partie de la trilogie commence » (une traversée de l'Orestie sous le regard de Pier Paolo Pasolini) est un film documentaire qui s'inscrit dans un programme de recherches, initié depuis mars 2005, par Un Excursus : Oresties Démocraties Itinérantes

Cette traversée est l'expression visuelle de travaux artistiques et philosophiques autour de l'Orestie d'Eschyle, de la pensée politique de Pier Paolo Pasolini, des questions de démocratie et des conséquences pour nos sociétés occidentales de la disparition des furies (déesses protectrices de la famille, de l'hospitalité et de la nature). Ces travaux sont présentés ici sous la forme d'un "mémoire cinématographique".

Comme la parenthèse du titre le précise, nous vous invitons à une traversée pédagogique et poétique de l'Orestie sous le regard de Pier Paolo Pasolini. Pourquoi le poète-critique italien du XXème siècle était-il hanté par la trilogie énigmatique du poète-critique grec Eschyle écrite en - 458 av JC ?

Probablement parce que cette oeuvre théâtrale fondatrice interroge la démocratie des origines et le point de rupture entre une société archaïque et une société moderne. Par la voix-témoin de la réalisatrice, le voyage initiatique qu'elle entreprend en Italie, en France et en Grèce, les rencontres et interviews qu'elle fait et la beauté des images de la rage de Pasolini, le film lève le voile sur les désirs barbares et tragiques des stratèges de notre siècle.

C'est un manifeste poétique anti-guerre qui rend hommage à ces mères en deuil oubliées par l'histoire des vainqueurs : les femmes-furies.

Le film s’accompagne d’un nécessaire temps d’échange avec les spectateurs.
Dans une époque de grande confusion sur les concepts antiques et modernes de la démocratie européenne, l’expérience d’un échange bienveillant et sensible ne peut être qu’enrichissante pour une assemblée réunie dans le même désir suscité par le film : celui de s’interroger encore…

Ce programme de recherches
est subventionné depuis trois ans par la région Ile-de-France. Une cinquantaine de personnalités venues d'Europe (artistes, techniciens, auteurs, traducteurs, philosophes, universitaires et chercheurs) y ont participé.



"Et maintenant la quatrième partie de la trilogie commence"



- 458 avant JC : Le rite de L’Orestie est représenté pour la seule et unique fois
dans le théâtre de Dionysos à Athènes.

2007-2008 après JC : Plus d’une douzaine de mises en scène de l’Orestie dans les théâtres d’Europe.

Dans ces temps de confusions où les piliers de la démocratie vacillent qu’avons nous besoin d’interroger à travers cette œuvre fondatrice du poète Eschyle ?


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"Tous les personnages de l’Orestie (les dieux comme les humains) sont des personnages symboliques qui obligent les metteurs en scène à exprimer une idéologie. Qu’ils le veulent ou non, ceux qui s’emparent de cette œuvre se positionnent sur une réalité politique présente. Interroger l’Orestie, en 2008, c’était, peut-être, avoir la capacité d'observer la réalité présente. C’était, peut-être, savoir lire d’autres signes que ceux que nous imposent les médias. C’était, peut-être, de Syracuse à Leipzig en passant par Paris, prendre conscience de la nécessité d’une radicale transformation. C’était, peut-être, un geste d’urgence manifeste…
Et comme Cassandre, figure symbolique de la poétesse, qui dit fortissimo, avant qu’elles ne surgissent, et avec l’énergie des danses convulsives, une part des tragédies du monde de terreur qu’elle parcourt, interroger l’Orestie dans l’Europe du XXIème siècle, c’était, peut-être, symboliquement, pousser un cri d’alarme..." Extrait de la Voix témoin du film